Kawasaki Z1000 Mad Max : Salon du 2 roues de Lyon 2020
Cette Kawasaki Z 1000 a été exposée au Salon du 2 roues de Lyon 202, dans le cadre de l'exposition "Les motos et le cinéma".
Le film MAD MAX est tourné en 1977.
Le réalisateur George MILLER et le producteur Byron Kennedy ne disposent que d’un très maigre budget : 300 000 à 400 000 US $ réunis en 18 mois (soit environ 1 200 000 US $ de nos jours).
Le système D est donc la règle n° 1 sur le plateau.
La production obtient le soutien de Kawasaki Australie qui offre dix motos d’essais, afin d'équiper la bande du Toecutter, incarné par Hugh Keays Byrne. Ce dernier propose même de descendre les motos par la route, de Sydney à Melbourne, afin de réduire les coûts de transport et de se familiariser avec ces machines atypiques.
L’action du film relevant de la dystopie, se déroule dans un futur cauchemardesque où toutes les motos sont transformées.
George Miller s’adresse à un français installé à Melbourne, Bertrand Cadart, qui fabrique des carénages et des pièces en polyester.
Le nom de sa compagnie : La Parisienne engineering.
Cadart apparaît même à l’écran dans le rôle de “Clunk”, le motard demeuré qui joue avec un éléphant gonflable. Le nom du personnage vient du bruit que ferait un objet utilisé pour taper sur une plaque métalique fixée au crâne du personnage suite à une hypothétique opération de la tête : "Clunk" !
Pour des raisons budgétaires, c’est le même carénage qui équipe “Gosling One” la moto du policier de la route, Jim Goose, la moto du Toecutter et celle de Bubba Zanetti, le bras droit du Toecutter.
Ce carénage fabriqué par Cadart, s’inspire des carénages des courses d’endurance de l’époque.
La moto du policier est peinte en gris métallisé, celle du Toecutter en noir.
“Gosling One” est une Kawasaki Z 1000 de 1977 ou plutôt une KWAKA comme l’indique le logo sur le réservoir.
Outre son carénage intégral, la moto est équipée de roues à 7 branches en alliage, de marque Morris : faute de budget, la production n’a donné son accord que pour l’achat d’une seule paire de roues. Aussi, la moto est-elle systématiquement remontée avec des roues à rayons pour les scènes de cascades, les rayons étant entourés de papier aluminium pour donner l’illusion de roues à bâtons.
Pour le film, les pneumatiques d’origine sont remplacés par des Dunlop K91, qui constituent une monte "futuriste" à l’époque.
Selon les plans, la moto est équipée de carters moteurs alu (comme à l’origine) ou peints en noirs, afin d’éviter de refléter les projecteurs.
La scène de la poursuite et de l’accident a été tournée à plus de 180 km/h : le cadreur était assis à la place du passager, sans casque, avec une caméra 35 mm à l’épaule.
Après deux mois d’un tournage épuisant, la production, toujours à court d’argent, restitue les trois machines encore en état de fonctionner à Kawasaki Australie et tente de revendre les sept autres motos ayant survécu aux cascades, pour 5000 $ le lot. Aucun acquéreur ne veut des ces tas de ferraille, les motos partent à la casse où elles seront mises en pièces.
L'acteur Steve Bisley, "Jim Goose", en 1979
Steve Bisley à Sydney, en 2010
Bertrand Cadart est décédé en Avril 2020.
Il aurait sans doute apprécié notre exposition.
KB STYLE
Janvier 2020
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