Retour chez UEMATSU à Tokyo

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Un rêve est quelque chose qui doit être réalisé. Les rêves rendent les gens heureux. La personne qui rêve, donne elle-même du rêve aux autres et leur permet de réaliser leurs propres rêves.

Tadao UEMATSU,                                                      Fondateur et Président d'Uematsu

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UEMATSU CO Ltd est située à Hachioji, à l'ouest de Tokyo, à environ une heure de train de la gare centrale (Tokyo Station).

Notre précédente visite remonte à 2014.

Nous avons conservé un lien constant avec Hisashi EDAGAWA, Vice-Président d’UEMATSU.

Hisashi, qui a vécu aux U.S.A., parle anglais.

Cela favorise les échanges.

Se réapproprier les motos "Made in Japan"

UEMATSU est un négoce spécialisé dans la réimportation des motos japonaises des années 70 et 80.

Des motos fabriquées au Japon, par des ouvriers japonais et réservées à l'époque aux marchés d'exportation.

Cette démarche de réappropriation participe de la fierté nationale et de la reconnaissance, à l'égard de générations qui ont travaillé dur au redressement du pays, au lendemain de la deuxième guerre mondiale, sans jamais bénéficier du produit de leurs efforts.

La génération actuelle leur rend hommage en mettant à l'honneur ces motos "Made in Japan" fabriquées par leurs anciens.

Le grand immeuble vitré, en bordure de la route principale, comprend cinq niveaux.

Dans le hall d’accueil, situé au rez-de-chaussée :

- une Kawasaki Z1 de septembre 1972 (série n° Z1F-00582)

- une Yamaha FZR 750 R - OW1 de 1989

Kawasaki 900 Z1 1972  n° Z1F-00582

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La salle d’exposition du premier étage est dédiée aux grosses cylindrées 4 temps.

Elle comporte une soixantaine de machines.

Principalement des Kawasaki.

Kawasaki 900 Z1 1972  n° Z1F-00582

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Les motos sont réimportées, principalement des U.S.A.

Elles viennent également d'Europe, dans une moindre mesure.

Elles sont dénichées et acquises pour le compte d'UEMATSU, par une quinzaine d'acheteurs, à travers une demi-douzaine de pays.

Les motos sont regroupées dans des containers à destination du Japon.

Elles arrivent au pays, dans leur état d’usage ... ou dans l'état dans lequel leurs anciens propriétaires avaient cessé de les utiliser.

Voire, les avaient quasiment abandonnées.

Les machines sont remises en route, révisées, équipées de consommables neufs :

- pneumatiques

- batterie

- câbles

- filtres

- bougies

- plaquettes et garnitures de freins

- etc …

Elles ne sont pas restaurées, sauf nécessité : casse moteur, cadre endommagé, etc ...

 

UEMATSU est un négoce, plus qu'un restaurateur de motos de collection

 

A l'inverse des collectionneurs européens, la clientèle japonaise n'est guère intéressée par les machines en état d’origine. En état collection.

Elle est avide de motos modifiées, personnalisées, accessoirisées.

Si possible avec des pièces d'époque.

Encore mieux : des pièces "racing".

Ces motos réimportées, des années 70 à 80, constituent un achat haut de gamme au Japon, tant sur le plan socio-culturel qu'au niveau économique : droits de douane conséquents, taxes de circulation élevées, permis de conduire, assurance, parking, ...

Elles sont sont utilisées le dimanche, lors des rassemblements de marques ou de clubs.

En général, elles ne roulent pas au quotidien.

Pas ce genre de machines.

 

Les motos sont à vendre.

Leur prix est indiqué par une étiquette apposée sur le phare :

- 2 300 000 Yens pour cette 900 Z1A de 1974 soit 19 115 €

- 2 500 000 Yens pour cette 900 Z1B de 1975 soit 20 800 € (avec optique Marchal jaune) 

- 1 320 000 Yens pour cette Z900 A4 de 1976 soit 11 000 €

- 3 520 000 Yens pour cette 1000 MKII de 1980 soit 29 250 €

 

La côte des modèles plus récents, comme la 1000 MK II et la 1000 Z1R, a dépassé celle des 900 Z1.

 

Les prix de vente affichés sont hors taxes.

Il faut rajouter 8% de taxes au Japon.

La vente à crédit est également possible.

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La Kawasaki 1000 Z1R ? Personne n'en voulait il y a dix ans ...

 

- 2 300 000 Yens pour cette 1000 Z1R de 1978 soit 19 115 € (avec échappement 4 en 1 adaptable)

- 3 300 000 Yens pour cette 1000 Z1R de 1978 soit 27 400 €  (entièrement d'origine)

 

Dans les années 1990/2000, les négoces japonais dont UEMATSU, ont réimporté en masse des Kawasaki 900 des U.S.A.

Sur place, les motos sont devenues de plus en plus difficiles à trouver, de plus en plus chères à l'achat.

Les acheteurs se sont alors tournés vers des modèles moins connus et dont personne ne voulait auparavant : Kawasaki 1000 Z1R, 1000 MK II. Des modèles n'ayant pas connu le succès commercial escompté par le constructeur, ayant été revendus, transformés, phagocytés, et devenus aujourd'hui très rares.

Lorsqu'ils sont complets et en bon état. 

 

A titre d'exemple, une année de production de 900 Z1 correspond à la totalité de la production de la Z1R, soit environ 18 000 unités.

C'est dire la rareté du modèle 40 ans plus tard.

Kawasaki 750 Z2 : l'exception 

 

La Kawasaki 750 Z2 constitue une exception.

Le modèle n'a été commercialisé qu'au Japon entre 1973 et 1980.

Il n'a quasiment pas été exporté - 50 unités en Allemagne de l'Ouest ?

Les 750 Z2 sont très rares et très recherchées.

Elles bénéficient d'une aura toute particulière au Japon.

Leur côte ne cesse d'augmenter à l'image de cette  Z750 FX de 1980 proposée à 298 00 000 Yens soit 24 700 €.

 

La côte du premier modèle, 750 RS de 1973, produit à 3 661 unités, dépasse largement les 30 000 €.

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Pour les 4 temps comme pour les 2 temps, Kawasaki reste la marque la plus recherchée

 

A l'inverse des grosses cylindrées à moteur 4 temps, les 2 temps ont toujours été présents sur le marché domestique japonais. Dans les années 50, les familles ouvrières ont commencé par acquérir de petites cylindrées utilitaires - Cub Honda - puis sont montées en gamme : 125cc, 250cc, etc ... Les motos à moteur 2 temps de l'époque étaient fiables et peu onéreuses. 

Dans les années 60/70, le marché domestique a été limité à 750 cc.

Le marché s'est développé autour des moyennes cylindrées, avec une utilisation plus utilitaire que loisirs.

Il n'était pas rare de voir des familles circuler d'un village à l'autre, à trois ou quatre - parents et enfants - sur une même moto ...  

Certains modèles emblématiques ont donc conservé tout leur prestige.

Ils sont, de nos jours, extrêmement recherchés et valorisés :

- 2 300 000 Yens pour cette 500 Mach III de 1969 soit 19 115 € 

- 3 280 000 Yens pour cette 750 H2A de 1973 soit 27 200 € 

 

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Honda CB 1100 R : l'exception qui confirme la règle

 

Quelques machines d'exception, produites à très peu d'exemplaires, sont également très prisées.

Pour leur originalité.

Pour leurs qualités intrinsèques.

C'est le cas de cette Honda CB 1100 R SC05 1ère génération de 1981, proposée à 2 800 000 Yens soit  23 260 €.

Moto entièrement d'origine, en parfait état et totalisant 4 200 km d'origine. 

La Honda CB 1100 R SC05 a été produite à 1 050 unités. 

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Au Japon comme dans le reste du monde, la Honda 1000 CBX n'échappe pas à la règle

 

La Honda 1000 CBX 1978, 1ère génération, est également emblématique au Japon.

Elle représente une sorte de sommet technologique, témoignant de l'emprise des constructeurs japonais sur le marché mondial de la moto, à la fin des années 70.

Notez l'échangeur air/huile, les petits clignotants, les durits aviation et le grand guidon U.S.

La moto est vendue 2 300 000 Yens soit  19 100 €.

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Une icone : la Suzuki Katana 

 

Autre rareté, autre icone : la Suzuki Katana.

Dans une version GSX 750S de 1983, la moto est proposée au prix de 39 800 000 Yens soit  33 000 €.

La GSX 1100S, est encore plus rare.

Au début de sa carrière, dans les années 80, elle n'était pas commercialisée au Japon.

Elle l'a été bien plus tard, une fois l'interdiction levée, dans les années 90.

Elle est restée au catalogue du constructeur jusqu'en 2001 : Suzuki GSX 1100 Katana "Final Edition".

En commercialisant la GSX 1100 Katana dans les années 90 au Japon, Suzuki a parfaitement compris le mouvement de réappropriation des motos "Made in Japan".  

  

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La salle d’exposition du deuxième étage comporte environ soixante-dix machines de moyennes cylindrées, segment très populaire au Japon.

Les machines n’excédant pas 400cc bénéficient d'une fiscalité réduite.

De plus, elles peuvent être utilisées avec un permis de conduire aisément accessible.

La plupart de ces modèles ont été commercialisés à l'époque au Japon.

Elle font, et ont toujours fait partie du paysage motocycliste nippon.

On les croise encore fréquemment sur les routes, où elles sont encore parfaitement utilisables, compte tenu de la limite de  vitesse à 80 km/h.

Les prix de vente restent maîtrisés.

Les motos issues du marché domestique japonais ne sont soumises à aucun frais de transport, ni aucune taxe d'importation.

 

Honda CBX 400 : star des moyennes cylindrées

 

Seuls quelques modèles "exotiques" sont réimportés et font l'objet d'un engouement exceptionnel.

C'est le cas de la Honda 400 CBX, produite entre 1982 et 1985 : moteur 4 cylindres à double A.C.T. , frein AV à disque in-board, bras oscillant alu. 

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La Honda CB 400 F Super Sport, produite entre 1974 et 1977 est également très recherchée.

C'est une machine populaire, fiable et agréable à utiliser.

Elle correspond bien au réseau routier japonais.

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Chaque mois, UEMATSU publie des encarts d’annonces, dans la presse spécialisée.

Depuis 2013, UEMATSU dispose de six succursales à travers le Japon :

- Tokyo, siège social

- Okinawa

- Chubu Okasaki

- Fukuoka

- Kobe Akashi

- Hokkaido Kushiro

Les clients peuvent se faire expédier leur moto dans la succursale la plus proche de leur lieu de résidence.

Il existe également un service de livraison à domicile moyennant un supplément forfaitaire de 10 000 Yens (83 €uros).

Compte tenu du trafic et de la météo souvent changeante, il est recommandé d'avoir recours à ce genre de service, plutôt que d'acheter une moto à Tokyo, en espérant faire le trajet par la route jusqu'à sa région d’origine.

 

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Un Monkey Honda en suspension dans le temps ... et dans l'escalier qui mène à l'atelier.

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Le rez-de-chaussée est occupé par l’atelier principal, sous la responsabilité du chef d’atelier, Fumihiro Koshimitsu (General Manager), qui parle également anglais.

Les mécaniciens sont jeunes, mais ont au minimum 3 années d'expérience. Ils ne parlent que japonais.

La plupart ont été formés dans les écoles de mécanique créées par les grand constructeurs.

Ceux qui travaillent chez UEMATSU ont choisi de pratiquer la mécanique à l'ancienne, celle d'avant le règne de l'électronique.

UEMATSU a une politique de formation, en lien avec le lycée professionnel de Yoyogi, distant d'une trentaine de kilomètres.

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Le sous-sol est entièrement consacré au stockage des pièces usagées et des motos à leur arrivée.

C'est là que sont effectués diagnostic et remise en route.

Avant tout, les motos sont lavées au nettoyeur haute pression.

Les consommables sont remplacés.

 

 

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A l'arrière du bâtiment, le parking des employés : des passionnés qui roulent pour la plupart, en motos anciennes.

Pas besoin d’attacher son casque, il n’y a pas de voleur au Japon.

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Créée en juin 1992, UEMATSU, du nom de son fondateur, a été la première société à réimporter des motos japonaises des années 70. Des machines de plus de 750cc qui étaient à l'époque réservées à l'export et n’avaient jamais été commercialisées sur le marché domestique japonais.

UEMATSU est leader dans cette activité, au Japon.

Entre trente ans, UEMATSU a joué un rôle moteur dans le marché des motos "Made in Japan" en important en grand nombre des machines construites entre la fin des années 60 et le milieu des années 80.

UEMATSU assure également le service après-vente et l'entretien auprès des clients.

 

En 2005, UEMATSU a passé le seuil des 7 000 motos vendues, depuis sa création.

En 2009, UEMATSU a passé la barre des 10 000 motos.

Le cap des 12 000 machines a été franchi en 2014.

Celui des 15 000 unités, en 2018. 

 

52 salariés, 15 acheteurs aux U.S.A., au Canada et en Europe

 

La société emploie aujourd’hui 52 salariés.

Le volume de ventes, toutes cylindrées confondues, est de l’ordre de 1 000 motos par an.

UEMATSU dispose de quinze acheteurs :

- 12 aux U.S.A

- un au Canada

- un en Grande Bretagne

- un en Allemagne

Ces acheteurs parcourent les pays à la recherche de motos japonaises usagées qu’ils acquièrent pour le compte d’UEMATSU et qu'ils réexpédient vers le Japon.

Le stock de motos à vendre est d’environ 350 unités (hors stock à l’étranger).

 

Une philosophie d’entreprise essentielle

 

Pour UEMATSU, chaque année est placée sous un thème principal :

-        2012       :            Bond en avant

-        2013       :            Ambition

-        2014       :            Amour

-        2015       :            Vitesse

-        2016       :            Amitié

-        2017       :            Innovation

-        2018       :            Evolution

-        2019       :            Poursuite

 

STEP UP : un slogan deux mots

 

Le slogan d'UEMATSU tient en deux motos :

 

-        S pour Speed (vitesse)

-        T pour Technologie

-        E pour Expérience

-        P pour Performance

 

-        U pour Usefull (utilité)

-        P pour Partenaires (être partenaires)

 

Ces thèmes, choisis chaque année, et ce slogan témoignent qu'au Japon, l'aspect philosophique n'est jamais très loin et s'inscrit souvent en filigrane de la démarche commerciale.

Certaines machines sont achetées par des célébrités : acteurs, chanteurs, cuisiniers …

Ceux-ci n’hésitent pas à laisser un autographe directement sur une carrosserie, exposée dans le show-room.

 

Un panneau situé à l’accueil, regroupe dessins, photographies ou caricatures des clients les plus connus.

 

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Mars 2020

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