HONDA Monkey Z50 1972
A l'origine, le Monkey n'était pas destiné à entrer en production.
Il s'agissait simplement d'un engin ludique, imaginé par Honda, pour se déplacer dans le parc d'attractions Tama Tech, à Hino, dans la banlieue de Tokyo.
1961
Quelques Monkey sont mis à disposition des visiteurs pour leurs déplacements à l'intérieur du vaste parc.
Très vite, le Monkey vole la vedette aux autres attractions.
Les enfants font la queue pour faire un tour, sur la piste miniature, au guidon de cette mini-moto faite pour eux.
Les adultes aussi, se bousculent pour rouler sur ce drôle d'engin minuscule.
Le Honda Z100, son appellation en 1961, devient le véhicule le plus populaire du parc.
Un journaliste observe les employés de Honda amenant les Z100 sur la piste de graviers du "Tam Tech Park" :
Avec les bras en avant et les jambes repliés, on dirait des singes de cirque ...
Et le Z100 devient "Monkey" pour toujours ...
A partir de 1968, ce surnom est même repris officiellement par Honda, sur la première page du manuel d'utilisateur : "Monkey-Bike".
Cet exemplaire est un Monkey Z50A de 1972.
Type Z50ZK1
Commercialisé en Allemagne.
Ce Monkey a été restauré dans un style flashy, à l'image de son propriétaire.
Ce Monkey a fait partie de l'exposition "Souvenirs, Souvenirs" au circuit Paul Ricard, à l'occasion des 100 ans du Bol d'Or :
MONKEY STORY
1961 : début de l'histoire
Le tout premier Monkey est facilement reconnaissable :
- petites roues de 5 pouces
- suspension rigide
- guidon repliable
- moteur 49 cc
- puissance 3,1 kW
Il déambule dans les allées du Tama Tech Park, propriété du constructeur Honda.
Le Z100, sa première appellation, a un cadre rigide de couleur rouge.
Une selle épaisse.
Un réservoir triangulaire blanc réalisé à la main.
Un garde-boue AV chromé.
Un carburateur horizontal.
Dans l'esprit de la série TV "Mad Men"...
On imagine bien Don Draper s'interrogeant pour faire la promotion du Monkey sur le marché U.S.
Ou encore, l'acteur Jon Hamm, dans la vraie vie, chevauchant un Z50 ...
1963 : premier Monkey à usage routier
Devenu la mascotte du Tama Tech Park, le Monkey entre en production en 1963 sous l'appellation CZ100.
Les responsables de Honda, toujours prêts à explorer de nouvelles voies, ont compris qu'une mini-moto, fabriquée à moindre coût, pourrait même rapporter de l'argent ...
Homologué pour un usage routier, le CZ100 est essentiellement diffusé en Europe.
Il est officiellement présenté en Angleterre à Earls-Court, au prix de 67 livres, 15 pence et 5 pennies.
"Taxe d'immatriculation" incluse.
Alors qu'il n'est pas commercialisé aux États-Unis, le Monkey devient rapidement la coqueluche des américains : les ventes de CZ100 importés, via des filières parallèles, atteignent des sommets !
1967 : premier Monkey vendu au Japon
En 1967, le CZ100 laisse place au Z50M, premier modèle à être exporté en grand nombre.
Son moteur à simple arbre à cames en tête (SOHC) s'avère quasi indestructible.
Son cadre est remanié.
Le Z50M offre de nombreuses qualités :
- facile à transporter et à stocker
- économique à l'usage
- simple à entretenir
- financièrement accessible à tous
En plus d'être amusant à piloter, le Monkey se révèle maniable et efficace en ville.
Il se faufile dans les embouteillages.
Reconnaissable à sa selle "escamotable", le Z50M est le premier Monkey commercialisé au Japon.
Z50M
Production : 1967/1968
Puissance maxi : 2,5 CH à 6 000 tr/mn
Transmission : 3 vitesses auto
1968 : le Monkey débarque aux U.S.A. ... sans éclairage
En décembre 1968, le Monkey arrive enfin en Amérique du nord.
Surnommé "Hard Tail", "High Bar" ou "SlantGuard", le Monkey commercialisé aux U.S. a le même cadre que le Z50M, et il dispose enfin d'une suspension AV.
Il est équipé de roues de 8 pouces, d'un réservoir bi-ton, de garde-boue chromés, de poignées blanches et de leviers de frein en plastique blanc.
Coloris (réservoir) : blanc/rouge, ivoire/jaune
Curieusement, le Z50A-K0 importé aux U.S.A ne comporte ni éclairage, ni rétroviseur.
Il n'est donc pas homologué pour un usage routier.
Une bizarrerie, rectifiée par Honda dès l'année suivante.
Honda parvient néanmoins à commercialiser 50 000 Monkey, dès la première année.
Les premiers exemplaires disposent d'une grille de protection d'échappement spécifique, d'où leur surnom "Slantguard".
En 1968, le Monkey est vendu 225 $.
1969 : le Monkey est enfin homologué aux U.S.A.
En mars 1969, arrive la version Z50A-K1 homologuée pour la route.
Le Monkey comporte désormais un éclairage complet et une batterie 6V.
Les guidons sont abaissés.
Les poignées et leviers sont noirs.
Le Z50A-K1 dispose enfin d'un contacteur à clef.
Le moteur comporte une transmission automatique à 3 vitesses.
L'échappement est équipé d'un pare-étincelles.
Coloris (réservoir) : argent/rouge, argent/jaune, argent/bleu
En 1969, alors que le Monkey n'en est qu'à sa deuxième année de commercialisation aux U.S.A. , Honda dépasse le nombre de 100 000 exemplaires vendus.
Cette version restera sur le marché américain jusqu'en 1978.
En 2018 s'est vendu aux enchères un Monkey de 1969 ayant appartenu à l'ex-Beatle, John Lennon's.
Adjugé : 57 500 £ (soit 66 000 €).
1970 : le Monkey cartonne aux U.S.A.
Le modèle K2 de 1970 ne change guère de son prédécesseur :
- nouveaux emblèmes de réservoir siglés "Monkey"
- leviers modifiés
- garde-boue arrière allongé
Le Z50A-K2 de 1970 gagne le surnom de Monkey "Long Tail".
En Amérique du Nord, le Monkey devient un objet familial, trans-générationnel.
Honda U.S. fait don de 30 Monkey à l'Y.M.C.A. (Young Men's Christian Association) pour un programme éducatif en direction des jeunes :
- apprendre à parcourir les mini-sentiers en toute sécurité, de manière responsable
- s'engager sainement dans des activités de groupe
Ce programme rencontre un réel succès.
Et le Monkey devient encore plus populaire.
L'engouement est tel, qu'en octobre 1970, Honda U.S. renouvelle son don ...
Avec 10 000 Monkey supplémentaires, distribués à travers le pays !
A partir de 1972, Honda rencontre de plus en plus de problèmes de cadres fissurés ou cassés.
Honda U.K. supprime le Monkey du catalogue en 1972.
Honda Japon le retire de son marché domestique en 1973.
1978 : changement de look
En 1978, le Z50 change radicalement de look :
- garde-boue plus grands
- nouvelle selle
- réservoir modifié
Il est équipé d'une suspension AR.
Z50JZ-1
Production : 1978-1980
Puissance maxi : 2,6 CH à 7 000 tr/mn
Transmission : 3 vitesses auto
1984 : série limitée "Gold"
1984 : Modèle "Gold" en édition limitée
Z50JF-7L
Production limitée à 5 000 exemplaires
Puissance maxi : 3,1 CH à 7 500 tr/mn
Transmission : 4 vitesses
1987 : cadre alu
En 1987, le Z50 suit la tendance des productions routières de l'époque :
- cadre alu à double longeron
- frein AV à disque
- échappement relevé
Le ZB50 tranche radicalement avec tous les Monkey précédents.
En outre, il est vendu beaucoup plus cher, ce qui lui vaudra un échec commercial.
Z50JRH
Production : 1987
Puissance maxi : 4,5 CH à 8 500 tr/mn
Transmission : 4 vitesses
1991 : série limitée "Baja"
1991 : Modèle "Baja" de style tout-terrain avec deux phares
Z50J
Production limitée à 3 000 exemplaires
Puissance maxi : 3,1 CH à 7 500 tr/mn
Transmission : 4 vitesses
2004 : série limitée "Freddie Spencer"
Spécial 2004 : aux couleurs inspirées de la CB750F victorieuse à Daytona aux mains de Freddie Spencer
Z50J5-YC
Production limitée à 2 500 exemplaires
Puissance maxi : 3,1 CH à 7 500 tr/mn
Transmission : 4 vitesses
2009 : le Monkey à injection
2009 Monkey Ltd. : Première version à injection de carburant, avec culbuteur à galet et cylindre déporté
Z50J7-YB
40e anniversaire
Puissance maxi : 3,1 CH à 7 500 tr/mn
Transmission : 4 vitesses
Allumage : C.D.I.
2017 : 50e anniversaire
De nombreuses évolutions, refontes et versions différentes ont maintenu la production du Monkey jusqu'en 2017, date à laquelle Honda a mis fin à la production.
Durant 60 ans, le Monkey a enchanté plusieurs générations d'utilisateurs.
Contrairement à des machines plus grosses, il ne fallait pas beaucoup d'expérience ou de savoir faire pour piloter un Monkey.
A son guidon, vous étiez sûr de vous amuser.
Vous le saviez.
Et tout le monde autour de vous le savait.
Les autres n'avaient qu'à essayer !
Tama Tech Park : clap de fin
En 1961, soit plus d'un an avant la création du circuit de Suzuka, Soichiro Honda a inauguré le parc à thème "Tama-Tech" sur le mont Hino près de Tokyo.
Consacré aux sports mécaniques sous toutes ses formes, "Tama Tech Park" permettait aux petits comme aux grands de se livrer aux joies des sports mécaniques, sur les productions du constructeur Honda.
Le parc a enregistré son plus haut niveau de fréquentation en 2002, année au cours de laquelle il a accueilli plus d'un million de visiteurs.
En 2007, la fréquentation a atteint son plus bas niveau, avec 620 000 visiteurs.
Cela a conduit la filiale de Honda, Mobilityland Corporation, à décider sa fermeture définitive, le 30 septembre 2009.
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