Kawasaki GPz900R Ninja : 1ère Superbike moderne

Kawasaki GPz900R Ninja : You wear this motorcycle like a red badge of outrage

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La Kawasaki GPz900R mérite le statut de Superbike de légende.

A sa sortie, en 1984, elle atomise tout ce qui existe sur route ... et sur rails.

Avec une cylindrée inférieure aux gros cubes de la concurrence, la Ninja accélère plus fort, va plus vite qu'aucune autre moto de série.

Sur le plan technique, la Ninja ouvre une ère nouvelle.

Elle annonce les principales évolutions des années 80 et 90.

This isn't your usual japanese sportbike ... this is a hard-core performance motorcycle aimed directly at the hard-core performance rider

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La Ninja : 1ère Superbike moderne

Par rapport au 4 cylindres à 8 soupapes qui équipe les Kawasaki depuis la Z1 de 1972, la Ninja adopte un tout nouveau bloc.

Plus léger, plus compact, plus étroit et surtout plus puissant.

Avec la GPz900R, la marque d'Akashi définit les nouveaux standards de la Superbike du futur :

- 4 temps / 4 cylindres en ligne face à la route

- course courte

- 4 soupapes par cylindre

- refroidissement liquide

Un 4 en ligne pour les années 80 ...

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La concurrence est balayée.

Il faudra plusieurs années à Honda pour revenir sur ses principes et renoncer à son moteur V4. Cela se concrétisera d'abord en 1987 avec l'introduction de la CBR 1000R, puis en 1992 avec  la CBR 900 RR, la nouvelle référence en matière de sportive.

Les autres constructeurs suivront également la tendance :

- Suzuki, à partir de 1985 avec sa gamme GSXR, qui conservera toutefois le refroidissement air/huile pendant de nombreuses années

- Yamaha, avec sa FZR 1000 en 1987, dont la culasse dispose de 5 soupapes par cylindre

 

Sur la GPz900R, les arbres à cames sont entraînés par une chaîne Hy-Vo positionnée du côté gauche du moteur (et non plus au centre), avec tendeur automatique.

L'entretien est facilité du fait d'une meilleure accessibilité.

L'alternateur, en bout de vilebrequin sur les moteurs d'ancienne génération, est désormais logé derrière le bloc-cylindres.

Le vilebrequin et les arbres à cames sont plus courts, le moteur gagne en compacité et en largeur.

Autre innovation : la Ninja dispose d'un arbre d'équilibrage en prise directe avec le vilebrequin et destiné à filtrer les vibrations secondaires. Cet arbre tourne deux fois plus vite et en sens inverse de la rotation du vilebrequin.

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La Ninja : 1ère Superbike dotée d'une boîte 6

Alors que la concurrence persiste dans la course à la cylindrée, Kawasaki équipe la GPz900R d'un bloc de 908 cc, à course courte : 72,5 x 55 mm.

Les montées en régime sont fulgurantes mais le moteur de la Ninja manque de couple, compte tenu de sa faible cylindrée.

La courbe de puissance s'affaisse autour de 8 000 tr/mn.

La firme d'Akashi compense avec l'adoption d'une boîte 6 vitesses :

- premier rapport long : 36,7 %

- cinq rapports serrés : 51,7 %, 65,1 %, 77,6 %, 89,8 %, 100 %

Là encore, la concurrence a du mal à suivre :

- Honda mettra 3 ans pour sortir la CBR 1000 à boîte 6

- Il faudra attendre 1994 pour voir apparaître une boîte 6 sur une Suzuki (RF 900) et sur une Yamaha (YZF-R1)

La boîte de vitesses de la GPz900R conserve le système facilitant la recherche du point mort apparu sur les motos de la marque en 1971.

L'embrayage est à commande hydraulique.

La Ninja : 1ère Superbike dotée d'un châssis tubulaire performant

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La GPz900R dispose d'un cadre multitubulaire en acier, mais d'un genre nouveau.

Le moteur de la Ninja est suspendu sous un cadre-poutre interrompu.

Le bloc participe à la rigidité de la partie-cycle.

Par rapport à un cadre tubulaire en acier, conventionnel à double berceau, le gain de poids est de 5 kg : 12,5 kg (au lieu de 17,5 kg).

Autre avantage : le centre de gravité de la moto est abaissé, ce qui améliore la maniabilité et la stabilité, sans compromettre la garde au sol.

A l'entretien, la dépose du moteur est plus aisée.

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Autre avantage : le centre de gravité de la moto est abaissé, ce qui améliore la maniabilité et la stabilité, sans compromettre la garde au sol.

A l'entretien, la dépose du moteur est plus aisée.

La Ninja : 1ère Superbike japonaise dotée d'un empattement court

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Avec son cadre interrompu et son moteur suspendu, la GPz900R est également la première Superbike japonaise dotée d'un empattement court : 1425 mm.

A la même époque, la concurrence nippone s'appuie encore sur les critères des machines des années 70 dont la valeur d'empattement importante, de l'ordre de 1500 mm, garantit une bonne stabilité à haute vitesse :

- Honda CB1100R : 1490 mm

- Honda 1000 VFR : 1505 mm

- Suzuki 1000 GSX : 1545 mm

Plus courte, plus basse, la Ninja est à la fois maniable à basse vitesse et stable à haute vitesse.

La Ninja ouvre une ère nouvelle pour les suspensions

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En équipant la GPz900R d'un système d'amortissement de la course de compression, baptisé AVDS - Automatic Variable Damping System - Kawasaki ouvre une ère nouvelle en ce qui concerne les suspensions AV.

Ce système vient s'ajouter au système anti-plongée apparu sur la GPz1100ZX.

Sur le principe, les fourches télé-hydrauliques n'ont guère évolué depuis les années 60.

La Ninja est équipée d'une fourche oléo-pneumatique conventionnelle, avec tubes plongeurs de 39 mm de diamètre.

Certes le système AVDS n'est pas parfait, il fonctionne correctement sur les motos neuves mais perd de son efficacité au fur et à mesure que le kilométrage des machines avance.

Reconnaissons à Kawasaki le mérite d'apporter du neuf dans un domaine jusque-là délaissé.

Avec cette innovation, la marque d'Akashi démontre que le contrôle de suspension réglable est à la fois souhaitable et possible.

Six ans plus tard, les possibilités de réglages des fourche, en précontrainte et en amortissement, auront le même effet que l'anti-plongée, mais avec des systèmes plus simples, moins onéreux.

La suspension AR est de type mono-amortisseur à basculeur, selon le système "Uni-Track" déjà vu sur les Kawasaki GPz1100ZX et ZX750 Turbo.

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La vitesse maxi de la Ninja : 248 km/h

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Avec un moteur fougueux à défaut d'être surpuissant, un empattement court, un centre de gravité abaissé, la GPz900R établit vite de nouveaux standards pour une Superbike.

Ajoutons encore :

- un carénage intégral étroit et bien profilé (c'est la première Kawasaki équipée d'un carénage intégral)

- une roue AV de 16' (en alliage léger à six branches) offrant une moindre surface frontale et une meilleure circulation de l'air au-dessus du garde-boue, vers le radiateur. A l'AR, la roue est en 18'

Et l'on obtient une vitesse maxi jamais vue sur une moto de série : 248 km/h.

La GPz990R détrône la Honda CB1100R qui plafonnait à 230 km/h ... avec 200cc de plus qu'une Ninja.

Cela suffit pour redonner l'envie aux journalistes de Moto Revue de se confronter au TGV.

Cette fois ce sera au guidon d'une GPz900R Ninja, sur le trajet Paris-Marseille dont la ligne à Grande vitesse vient d'être inaugurée - ils avaient déjà tenté l'expérience avec la CB1100R sur un trajet Paris-Lyon.

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Six années de Recherche & Développement

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Le premier prototype de Ninja roule, en grand secret, en 1982.

À cette époque, la simulation informatique n'existe pas.

Chaque élément doit donc être testé et évalué sur route et sur circuit : moteur, partie-cycle, système AVDS, suspension AR Uni-Track.

Les ultimes essais ont lieu en août 1983.

A cette date, les décisions sont arrêtées, la moto est dans sa configuration définitive, prête à entrer dans sa phase de production.

La première Superbike à moteur 4 cylindres en ligne, 16 soupapes et refroidissement liquide est prête : en essais privés, sa vitesse de pointe dépasse 246 km/h.

Octobre 1983.

La GPz900R est dévoilée, en exclusivité mondiale, au Salon de Paris.

Le 1/4 de mile en 10"5

Décembre 1983.

Une semaine avant la présentation à la presse, le pilote de dragster Jay ‘Pee Wee’ Gleason réalise un chrono de 10"55 sur le 1/4 de mile, au guidon d'une GPz900R.

Selon Gleason, un temps de 10"4 est même envisageable, avec plus d'entraînement.

Une performance exceptionnelle pour une moto de série des années 80.

La Ninja accélère bien plus fort qu'une Kawasaki GPZ750 Turbo ou qu'une GPZ1100.

Présentation à la presse mondiale à Laguna Seca

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15-17 Décembre 1983.

La GPz900R Ninja est présentée à la presse mondiale, en Californie, sur le circuit de Laguna Seca pour un essai routier.

Sur la piste de l'aérodrome voisin de Monterey, les journalistes se livrent à une mémorable séance de 400 m départ arrêté et de burn-out.

Voir la vidéo :

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Misao YURIKUSA, responsable conception moteur

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La Ninja est une légende, et comme toute légende, de nombreuses histoires circulent :

- sur son origine

- sa conception initiale

- les choix effectués par les ingénieurs de Kawasaki

Selon la légende, plusieurs motorisations sont envisagées : 4 cylindres en V, 6 cylindres en ligne, 6 cylindres en V.

Il est même un temps envisagé d'améliorer le 4 cylindres à air existant, mais celui-ci a déjà connu une décennie de développement.

Un tel choix n'a guère de chance de faire progresser la marque à long terme.

En 1978, l'usine arrête son choix concernant la conception du nouveau propulseur : ce sera un moteur 4 cylindres en ligne, face à la route, à culasse 16 soupapes et refroidissement liquide.

Quant au patronyme, "Ninja" aurait été suggéré par Mike Vaughan, directeur marketing de Kawasaki U.S. en 1979, lors de la visualisation des premières versions du projet.

A l'origine, l'usine envisageait une autre option : la GPz900R "Panther".

L'histoire retiendra que le choix de Kawasaki fut le bon.

Pour des générations de Ninja.

La Ninja produite de 1984 à 2003

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GPz 900 R Ninja A1      1984

cylindrée : 908 cc

côtes : 72,5 x 55 mm

puissance : 115 CH

poids à vide : 228 kg

vitesse maxi : 248 km/h

disponible en 2 coloris :

          - Firecracker Red

          - Pearl Cosmic Blue Grey Metallic

Avec le moteur de la Ninja, Kawasaki entame une séquence qui ne s'achèvera qu'en 2016, avec l'arrêt de la ZRX 1200 DAEG.

La GPZ 9000 R Ninja est produite sans discontinuité de 1984 à 1993 : modèles A1 à A10.

Interrompue fin 93, la production reprend en 1998 avec le modèle A11, distribué au Japon et en Malaisie.

La Ninja continue d'être commercialisée de 1998 à 2003 : modèles A11 à A16.

La production s'achève en 2003, 20 ans après la présentation du modèle.

 

Le moteur inauguré sur la Ninja A1 de 1984 servira de motorisation à de nombreux modèles qui se succèderont jusqu'en 2016 :

- ZL 900 Eliminator 1985/86

- GPZ 1000 RX 1986/87 : augmentation de l'alésage et de la course.

- ZL 1000 Eliminator 1987/88

- GTR 1000 86/2004

- ZX 10 Tomcat  1988/90

- ZZR 1100 1991/2001 : augmentation de l'alésage

- GPZ 1100 1995/98

- ZRX 1100 1999/2001 (boîte 5 vitesses)

- ZRX 1200 2001/2008 (version carburateurs) : augmentation de l'alésage et de la course.

- ZZR 1200 2002/2005

- ZRX 1200 DAEG (version injection électronique)

 

Toutes ces machines seront équipées de blocs dérivés du moteur de la Ninja.

Autrement dit et à quelques détails d'adaptation près, il est possible d'utiliser un moteur de ZRX 1200 dans un châssis de Ninja, avec des arbres à cames et une boîte 6 vitesses de ZZR 1200 ...

Le résultat n'est pas loin des 150 CH.

La Ninja : la moto qui a rendu Tom Cruise sympa

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12 mai 1986

New York, présentation du film Top Gun, en avant-première mondiale

Réalisation : Tony Scott

Starring : Tom Cruise, Kelly McGillis, Val Kilmer

Top Gun a propulsé la carrière de Tom Cruise au rang de star mondiale.

Après la sortie du film, le taux de recrutement de la Navy a augmenté de 500 %.

Tourné avec un budget de 15 millions de dollars U.S., le film a rapporté 353 millions de dollars U.S.

En France, Top Gun, sorti dans les salles le 17 septembre 1986, a réalisé 3 570 719 entrées.

Aux Oscars 1987, le film a été nominé dans plusieurs catégories (mixage du son, montage, montage du son).

Il a remporté la statuette dorée pour la meilleure chanson originale : Take My Breath Away, dont l'album s'est vendu à plus de 11 millions d'exemplaires dans le monde.

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La moto, ou plutôt les deux motos utilisées dans le film sont des GPZ 900 R GPZ Ninja A2 de 1985.

Les machines ont été achetées en juin 85 par la production, Paramount Pictures Corporation, à Chris Dolan, vendeur de motos à San Diego, Californie.

La production ayant dû payer les motos, elle a demandé la suppression de toute marque d’identification du modèle, comme du constructeur.

Pour paraître moins neuves, les deux motos ont été volontairement salies, avec de la boue, les carrosseries ont été rayées à l’aide d’un morceau de fer.

Les roues ont été peintes en noir.

Les deux motos ont été équipées de 21 stickers, en rapport avec l’histoire du personnage et du film.

Ces stickers n'étaient pas positionnés de la même manière sur les deux Ninja, ce qui permet de différencier les motos à l’écran. En outre, certains stickers présents dans les premières scènes, ont disparu à la fin du film.

Voir l'article :

Kawasaki GPZ 900 Ninja TOP GUN – emblèmes & écussons

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