Kawasaki 750 H2C : Purple People Eater

Dans sa livrée violette, "Purple People Eater", la 750 H2C de 1975 est la plus rare des H2.
Et peut-être aussi la plus réussie ...

La Kawasaki 750 H2, quelle que soit son millésime et sa couleur, demeure l'une des plus belles motos jamais fabriquées.
La H2 incarne à merveille le design des années 70 :
- carrosserie "3 corps" (réservoir, caches latéraux, dosseret), une première à l'époque
- décoration bicolore soulignée de filets blancs et de lettrages orientés vers l'AV (afin d'accentuer l'effet dynamique)
- échappements asymétriques (1 à gauche, 2 à droite), longs silencieux chromés

La H2 arbore un look à la fois dépouillé et sportif.
Simple et brutal.
Le tout combiné à un groupe motopropulseur directement issu de la 500 H1 - lui-même dérivé des "vieux" bicylindres 250 A1 Samouraï et 350 A7 Avenger.
Au final, la 750 H2 est l'une des motos les plus emblématiques de tous les temps.

De toute évidence, ses performances exceptionnelles pour l'époque ont joué un rôle important dans la place qu'occupe la H2 dans l'histoire de la moto.
La légende a fait le reste.

Pour définir le trois cylindres de la 750 H2, les motoristes d'Akashi ont privilégié le couple à bas régime, plutôt que la puissance pure à haut régime.
Dans sa première version, 750 Mach IV de 1972, le 3/4 de litre délivre une puissance maxi de 74 CH à 6 800 tr/min.
Légèrement assagi par la suite, il n'offre plus que 71 CH (au même régime moteur) sur les dernières versions, 750 H2C.
Des transferts modifiés, des lumières différentes, confèrent aux versions H2B (1974) et H2C (1975), un agrément de conduite et une souplesse inconnus sur les premières livrées : H2 (1972) et H2A (1973).

A partir de 1974, la 750 H2 gagne également en fiabilité.
Le système d'injection d'huile 2 temps se dédouble à partir de la pompe à huile, elle-même modifiée :
- une première canalisation alimente le carter moteur et les roulements du vilebrequin (comme sur la Mach IV)
- une seconde canalisation injecte l'huile dans chacun des trois carburateurs, afin de lubrifier plus rapidement le haut moteur


Le cadre multitubulaire double berceau de la 750 est dérivé de celui de la 500.
En 1974, le bras oscillant est rallongé une première fois, afin d'éviter les cabrages à l'accélération - l'empattement gagne 25 mm supplémentaires.
En 1975, le bras oscillant est de nouveau rallongé, ce qui améliore aussi la stabilité à haute vitesse - l'empattement gagne encore 13 mm.
Dans le même temps, l'angle de la colonne de direction passe de 62° à 63,5° pour atténuer la tendance qu'avait les premières versions à louvoyer.
Dans le but de filtrer les vibrations du moteur, des silentblocs apparaissent sur les 750 H2B et H2C, au niveau :
- des axes de fixation moteur
- des repose-pieds pilote
- des points de fixations des silencieux des échappements




La 750 H2C succède à la H2B à partir des numéros de série suivants :
- châssis : H2F-42547
- moteur : H2E 42827

De la fin 1970 (modèles de pré-série) à la mi-1975, la Kawasaki 750 H2 est produite à 47 481 exemplaires :
1970 : 12
1971 : 15 945
1972 : 14 016
1973 : 7 813
1974 : 8 895
1975 : 800
La 750 H2C, produite d'août 74 à juillet 75, est bien la plus rare des H2.
L'une des plus agréables à piloter.
La plus belle, dans sa livrée violette "Purple People Eater" ?

L'exemplaire qui illustre cet article est un modèle 750 H2C sorti d'usine fin 1974.
Date de 1ère immatriculation : janvier 1975
Il s'agit d'un modèle initialement destiné au marché domestique nippon - et non pas d'une machine commercialisée aux U.S.A. comme la plupart des H2C se trouvant aujourd'hui en Europe.
Cette H2C ne totalise que 6 279 km d'origine.
Ce qui est absolument exceptionnel pour une moto âgée de 50 ans.
La moto a été achetée au Japon et importée en Allemagne en 1992.
Son propriétaire l'a conservée jusqu'en 2016.
Date à laquelle elle a été achetée par un collectionneur du sud-ouest de la France.



Malgré son faible kilométrage, le moteur été restauré avant d'être remis en route.
Les joints spis de vilebrequin étaient secs et durs.
La moto n'avait pas été utilisée depuis plusieurs années : elle était exposée dans le salon de son ancien propriétaire.
La restauration du moteur a été réalisée en atelier spécialisé :
- réfection vilebrequin (joints spis, roulements, cages à aiguilles)
- réalésage cylindres (+ 1 mm)
- pistons neufs : Diam 72 mm (au lieu de 71 mm en côte d'origine)
- segments neufs + axes + clips
La cylindrée passe ainsi de 748 cc à 769 cc.
La H2C recouvre la puissance d'origine de la Mach IV : 74 CH



Par sécurité, la durit d'alimentation d'huile 2 temps (entre le réservoir d'huile et la pompe à huile) est équipée d'un robinet de barrage.
Cela évite que le réservoir d'huile 2 temps ne se vide dans le bas moteur, en cas de stokage prolongé.
La commande d'embrayage est particulièrement douce pour une H2. Le bras de levier de l'escargot qui pousse sur la tige d'embrayage est rallongé par rapport à l'origine.
Sous la selle :
- boîtier d'allumage électronique d'origine (NO.S.)
- boîtier de bougies de rechange
- trousse à outils




Autres pièces neuves :
- pipes d'admission
- manchon de filtre à air
- filtre à air
- pneumatiques Bridgestone BT 45
- transmission secondaire
- amortisseurs
- bougies
- durits



La carrosserie complète est en peinture neuve : coloris Candy Purple Eater
L'intérieur du réservoir a fait l'objet d'un traitement anti-corrosion.

Cette 750 H2C a été exposée au Salon Epoqu'Auto 2022.

Elle a également fait partie de l'Expo "Les années 70's" au Salon du 2 roues de Lyon 2023.

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