Yamaha 650 XS 1975 type 447
La Yamaha XS 650 est souvent considérée comme la plus britannique des japonaises.
Est-ce bien le cas ?

L'histoire débute en Allemagne avec le constructeur de motos Horex, fondé en 1923 à Bad Homburg.
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, Horex relance la fabrication de motos avec deux nouveaux modèles :
- 1948 : la SB35 Regina dotée d'un monocylindre 350 cc
- 1951 : l'Imperator équipée d'un bicylindre parallèle S.O.H.C. 500 cc

Cette moto, ou plutôt le moteur de cette moto, est en quelque sorte l'ancêtre de la Yamaha XS 650.
Malgré son patronyme pompeux, l’Imperator ne rencontre pas le succès escompté avec seulement 2 420 exemplaires produits.
Horex ne peut échapper à la faillite en 1960.
Daimler-Benz, lié à Horex par un accord de coopération depuis 1948, rachète le constructeur de Bad Homburg et met fin à la production moto.
C'est au Japon que le moteur de l'Imperator va connaître une forme de "renaissance".
En 1955, le groupe japonais Yamarin réalise une copie du vertical twin de l'Imperator qu'il commercialise sous la marque Hosk (acronyme basé sur les initiales du nom des créateurs : Hori, Ozeki, Shimizu et Kimura).


La Hosk 500 est même baptisée "The King of the Road".
Il est vrai que la conception de la japonaise Hosk est nettement améliorée et beaucoup plus moderne que la version originale allemande Horex qui développait 30 CH (vitesse maxi 150 km/h).
Le bicylindre Hosk cube 498 cc avec des cotes 63 X 80 mm.
L'ultime version de 1960 développe 40 CH et atteind près de 180 km/h.
Mais un prix de vente trop élevé handicape les ventes de Hosk qui doit faire face à des problèmes de trésorerie récurrents.
A la fin des années 50, le groupe Yamarin décide de se recentrer sur l'import-export.
Il se sépare de sa branche moto, jugée peu rentable.
La marque Hosk est donc cédée à l'équipementier Showa.
Avant la seconde guerre mondiale, Showa était spécialisée dans les trains d'atterrissage des avions, notamment les chasseurs-bombardiers. A la fin de la guerre, Showa n'a plus été autorisé à produire des équipements à vocation militaire. Le groupe s'est diversifié dans l'industrie automobile puis dans la moto. Showa est aujourd'hui connu comme fabricant de suspensions.
Après le rachat de Hosk, Showa continue de produire le bicylindre 500 cc dans une version améliorée par les ingénieurs ex-Hosk qui ont également été repris par l'équipementier.
En 1960, le groupe Showa est à son tour absorbé par Yamaha, qui récupère le "vieux" moteur Hosk et surtout les plans d'une version plus moderne imaginée par les anciens ingénieurs de Hosk, avec une cylindrée portée à 650 cc.

Il faudra attendre 1967, pour que Yamaha reprenne le projet à son compte.
Le projet XS 650 est lancé en août 1967, avec en ligne de mire les meilleures productions britanniques de l'époque : Triumph Bonneville (référence de la catégorie), BSA, Norton.
La Yamaha se veut plus maniable que la Triumph.
Plus belle que la Norton ...
La version définitive est présentée au Salon de Tokyo en octobre 1969.
La production démarre en mars 1970.

La XS 650 est une combinaison de la Toyota 2000 GT de James Bond et de la Yamaha YR-1
Ludy E. Beumer, Yamaha Motor Europe N.V.
Même si Yamaha s'inspire du "vieux" moteur Hosk, qui a l'avantage d'exister mais qui a déjà plus de dix ans de conception, la firme d'Hamamatsu met à profit son expérience récente en tant que motoriste automobile : l’alésage et la course du moteur de la XS 650 sont directement issus du moteur de la Toyota 2000 GT, conçu et développé par Yamaha pour le compte de Toyota Motor Co.
Pour le vertical twin de la XS, la course est juste diminuée de 1 mm : 75 x 74 mm.
Au niveau de la culasse, Yamaha se sert également du savoir-faire acquis avec la conception du moteur de la 2000 GT : même diamètre de soupapes, même angle de soupapes, même longueur de tige de soupapes ...

Le régime maxi d'un moteur de moto étant plus élevé que celui d'une voiture, Yamaha doit utiliser des aciers plus résistants.
La levée des soupapes passe de 6,5 mm à 8,0 mm, afin d'obtenir un meilleur rendement.
Au milieu des années 60, les motoristes de Yamaha ne disposent pas encore d'ordinateur assez puissant.
Ils doivent travailler de nuit sur l'ordinateur IBM de Yamaha Musical Instruments Co pour développer leur propre diagramme de distribution - c'est Toyota qui avait traité en interne les diagrammes de distribution de la 2000 GT.
N'ayant pas l'expérience des vilebrequins monoblocs, Yamaha reprend le principe de vilebrequin assemblé, déjà vu sur l'YR-1.
Sur la XS, le vilebrequin est calé à 360° dans le but de réduire les vibrations.

Les pistons de la XS sont identiques aux pistons de la Toyota 2000 GT, mais fabriqués dans un matériau Lo-Ex.
La disposition de l'embrayage et de la boîte de vitesses reprend le principe retenu pour l’YR-1.
Le tout premier prototype de XS 650 ne délivre que 20 CH.
Avec une culasse retravaillée, la puissance grimpe à 42 CH.
Finalement, la version commercialisée atteint 53 CH à 6500 tr/mn.

Les premières versions XS-1 et XS-1B de 1971 sont équipées d'un frein AV à tambour et ne démarrent qu'au kick.
Coloris :
- vert à bandes blanches
- jaune à bande blanche
La XS 2 (type 306) de 1972 reçoit un démarreur électrique, un frein à disque AV et des amortisseurs à ressorts apparents.
Coloris :
- orange à bandes noires
- rouge à bandes blanches

A sa sortie, la Yamaha XS 650 acquiert vite une bonne réputation de fiabilité, mais les premières versions révèlent de sérieux problèmes de tenue de route, de maniabilité.
Les carters moteurs s'avèrent fuyards.
D'une manière générale, les vibrations importantes gâchent le plaisir de l'utilisateur.
XS 650 1975 type 447

Le type 447, apparu en 1975, constitue une importante évolution qui corrige (ou atténue) les principaux défauts des premières versions :
- cadre renforcé et gousseté en plusieurs endroits
- ajout de silentblocs (guidon, repose-pieds pilote, garde-boue, etc ...)
- bras oscillant rallongé
- carters moteurs scellés au "Yamabond n° 5"
- nouveau tableau de bord monobloc
La XS version 1975 se décline en deux coloris :
- noire avec décors or et filets blancs
- rouge avec décors or et filets blancs



Cet exemplaire d'origine U.S. totalise 23 182 miles d'origine.


La carrosserie a été repeinte.
Pour le reste, la moto est globalement d'origine.
Les pneumatiques Dunlop TT100 sont neufs.
Les amortisseurs chromés sont des IKON.

La moto qui vient de satisfaire au Contrôle Technique, appartient à un collectionneur qui la chérit au plus haut point et la réserve à un usage promenade parfaitement approprié.
Dernières évolutions
La XS 650 continue d'évoluer légèrement de 1976 à 1978.
Yamaha suit la tendance en 1978 en lançant une version Custom : la XS 650 Special.
La production de la XS 650 se prolonge jusqu'au milieu des années 80.
A la fin de sa carrière, de nombreux modèles américains demeurent invendus dans les concessions, en raison de la surproduction et de la récession économique.
Ils seront disponibles jusqu'en 1987.

1973 TX 650 (type 366)

1976 XS 650 C (type 584)

1977 XS 650 D (type 1T3)

1978 XS 650 F

1978-83 XS 650 Special
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